lundi 12 décembre 2016

Le diesel asphyxie nos villes

[Cet article est une reproduction de la dernière publication de Strasbourg Respire. Voir la publication originale.]

Le diesel asphyxie nos villes

Alors qu’un pic de pollution sévit en France, nous, médecins, scientifiques et associations environnementales, rappelons l’urgence d’agir. Nous précisons pourquoi l’interdiction des véhicules diesels en ville annoncée par les maires de Paris, Athènes, Madrid et Mexico va dans le bons sens. Elle doit ouvrir la voie à d’autres mesures pérennes, indispensables pour notre santé, partout en France.

Toxicité majeure du Diesel, spécialement en ville  

Commençons par regarder du côté des villes qui ont appliqué des mesures antipollution incluant des contrôles drastiques des émissions diesel, où le constat est sans appel : à Tokyo, en moins de dix ans, les émissions de particules fines liées au trafic ont diminuée de 44 % et la mortalité cardiorespiratoire a diminué de 10 à 20 %[i][1].  

Rappelons qu’en France, 48 000 décès prématurés sont attribuables aux particules fines chaque année, et qu’il s’agit d’une sous-estimation. Cette surmortalité est essentiellement attribuable aux particules fines à l’origine de maladies cardiovasculaires, respiratoires, métaboliques, neurodégénératives et de cancers. Ces particules sont également capables de traverser le placenta et d’avoir des effets sur le fœtus. Parmi les différentes sources de pollution, les particules émises par la combustion d’énergie fossile (trafic routier, chauffage) sont les plus toxiques. Un moteur diesel émet un grand nombre de particules, dont 90 % sous forme de particules ultrafines (nanoparticules), peu prises en compte par les systèmes de mesures et les normes en vigueur.

La toxicité des particules du diesel provient des métaux lourds et surtout des hydrocarbures aromatiques polycycliques[2] (HAP), fortement cancérigènes, qu’elles véhiculent. Les HAP sont rejetés  sous forme de nanoparticules et de gaz que les filtres à particules ne peuvent retenir. Pire, les gaz pourront se condenser en particules à la sortie du pot d’échappement, sans que cela ne soit pris en compte dans les émissions particulaires par les constructeurs.

De plus, les moteurs diesel actuels sont, en ville, la source principale d’oxydes d’azote (NOx), parmi lesquels le NO2, particulièrement toxique pour les systèmes respiratoire et cardiovasculaire avec 7700 décès chaque année en France. Les NOx sont aussi à l’origine via des interactions gazeuses photochimiques, de la formation de particules fines secondaires et d’ozone. Enfin, le moteur diesel n’est pas conçu pour les trajets en ville lors desquels, ne pouvant atteindre une température optimale, il émettra davantage de polluants.

L’air n’est pas pollué qu’à Paris  

En dehors des métropoles, nombreuses sont les villes françaises régulièrement exposées à une pollution trop élevée. Ces villes et leurs élus se doivent désormais de mettre en place rapidement des mesures efficaces pour lutter contre la pollution de fond.

Au-delà de la limitation du diesel en ville, il est indispensable de réduire fortement l’ensemble des émissions d’énergies fossiles, diesel comme essence, afin de relever dans un même élan les défis climatiques et sanitaires. Un plan d’accompagnement exceptionnel devrait être mis en place afin de permettre cette transition. Les aides au changement de véhicule vers un type moins polluant doivent être significativement améliorées, en ciblant les particuliers et les professionnels qui en ont véritablement besoin, et surtout en développant les modes de déplacements alternatifs comme les transports en commun, le vélo ou encore le covoiturage.

Toutes les villes peuvent et doivent agir !

Au-delà des solutions qui existent et méritent d’être développées, les villes ont un rôle à jouer dans la mise en œuvre de zones à basses émissions et de projets d’apaisement du trafic routier comme la piétonisation ou la baisse des vitesses. N’oublions pas que les décisions d’aménagement et d’infrastructures d’aujourd’hui auront aussi un impact sur la pollution de demain.

Troisième cause de mortalité en France et à l’origine de coûts socioéconomiques importants, la pollution de l’air nécessite la mobilisation de tous et doit d’être hissée au rang des priorités d’action publique.

[1] Yorifuji et al. Epidemiology. 2016 Nov;27(6):769-78  

[2] Quid de l’essence ? Les moteurs essences émettent également des hydrocarbures, mais plus légers (mono aromatiques ou mono cycliques) et donc d’une toxicité inférieure aux hydrocarbures aromatiques polycycliques émis par un diesel. Les particules de freinage représentent désormais jusqu’à 30% des particules émises par le trafic routier, les derniers rapports d’experts démontrent que ces particules contiennent essentiellement voire exclusivement des métaux (cuivre..) responsables d’effets inflammatoires mais dépourvus d’hydrocarbures aromatiques cancérigènes  

Isabella Annesi-Maesano, Directrice de Recherche à l’INSERM et UPMC Sorbonne Universités en épidémiologie des maladies allergiques et respiratoires  

Marie-Abèle Bind, biostatisticienne environnementale, Centre de recherche environnementale à l’Université d’Harvard  

Thomas Bourdrel, radiologue et président-fondateur du collectif «Strasbourg respire», ayant lancé un appel signé par 120 médecins strasbourgeois  

Jean Baptiste Renard,  Directeur de recherche au CNRS  

Pierre Souvet, Cardiologue, Président de l'Association Santé Environnement France.  

Olivier Blond, Président de l’Association Respire  

André Cicollela, chimiste toxicologue, Président du Réseau Environnement Santé.  

Denez L’Hostis, Président de France Nature Environnement  

Pierre Perbos, Président du Réseau Action Climat France  

Thomas Porcher et Raphaël-Homayoun Boroumand, économistes co-auteur de l’ouvrage "20 idées reçues sur l'énergie".

mardi 29 novembre 2016

[L'Obs] : Bruxelles va mettre en cause les Etats, Royal dans le viseur

Par le passé, le gouvernement s'est montré plus que clément avec le diesel, en ménageant les constructeurs automobiles, voire en leur déroulant le tapis rouge pour faire prospérer leurs affaires à nos dépends. À un tel point que ça n'a pas plus à Bruxelles, mais alors pas du tout.

Avec le dieselgate, l'histoire se répète : cette fois, c'est suite à la commission d'enquête qui était censé conduire à des mesures sévères, là encore le gouvernement a fuit ses responsabilités, comme l'explique cet article de Claude Soula.

Merci encore à Guillaume Müller pour le partage !

lundi 7 novembre 2016

[Le Monde] Le diesel : mal-aimé, mais parti pour durer


Je vous reproduit ici l'article de Jean-Michel Normand paru sur le Monde le 31 octobre dernier. Je vous recommande chaudement sa lecture sur le site du Monde car il est accompagné d'autres liens pour poursuivre sur la discussion sur l'actualité du diesel en France et sur l'affaire Volkswagen.

Tout le monde médit de lui, mais ce carburant à la mauvaise réputation n’est pas près de disparaître du paysage. Le cheval blanc Hybride et la fée Electricité ont encore du chemin à parcourir avant de s’imposer. Pour le diesel, l’année  qui s’achève exhale un parfum de fin de règne. Outre les soubresauts de l’affaire Volkswagen, 2016 a vu s’accélérer la fonte de sa part dans les ventes de véhicules neufs (douze points perdus en trois ans) et ses privilèges mis à mal, avec l’abandon d’ici deux ans de l’avantage fiscal accordé aux voitures de société. Cette année aura aussi été celle de la libération de la parole anti-diesel. Dénoncé comme cancérogène à cause de ses émissions de particules et d’oxyde d’azote, celui que l’on appelait autrefois le « pétrole lourd » porte sur lui toute la pollution du monde.
Ce haro général ferait presque oublier que, pendant deux décennies, le diesel a représenté, avec l’aval des gouvernements successifs et l’adhésion des consommateurs, l’archétype de l’achat intelligent et raisonné, surtout pour ceux qui roulent beaucoup. Des voitures plus chères mais moins onéreuses à l’usage, car le gasoil consomme 15 % à 20 % de moins grâce à sa densité énergétique supérieure, ce qui lui permet de rejeter moins de CO2 que l’essence, à performances égales.

Débarrassé de ses tares d’antan (plus de préchauffage ni de montées en régime indolentes ou de trépidations déplaisantes), le diesel est, depuis 2007, majoritaire parmi les immatriculations de voitures neuves. Grâce, entre autres, à l’hérésie économique et écologique que constitue la multiplication de modèles diesel petits et moyens destinés aux particuliers. Plus dure sera la chute. Le durcissement des normes prévu d’ici à 2020 devrait renchérir de quelque 2 000 euros chaque moteur alimenté au gazole et accélérer l’érosion des ventes.
Que reste-t-il au diesel ? Interrogés sur le sujet, c’est tout juste si les communicants de PSA ne se bouchent pas le nez. « Non, on ne va pas encore parler de ça… » Désormais, tout discours rappelant que les derniers moteurs disposent d’un filtre à particules et d’un traitement efficace des oxydes d’azote est parfaitement inaudible. Le diesel est l’illustration concrète de la dégradation de la qualité de l’air en milieu urbain et le symbole de l’hypocrisie des normes d’émission, ambitieuses mais, dans les faits, respectées de très loin par les constructeurs. Et, en plus, il sent mauvais.

Une ère de transition
Si le souffre-douleur diesel a perdu la bataille de la communication, les constructeurs continuent de vendre, en France, des centaines de milliers de voitures de tourisme (sans parler des utilitaires) utilisant le carburant dont ils n’aiment pas parler, à des clients qui les réclament. Les SUV, ces modèles plus lourds que les autres et moins aérodynamiques, sont la nouvelle coqueluche des automobilistes, mais présentent un taux de diésélisation supérieur à la moyenne. Quant aux « gros rouleurs », qui avalent plus de 20 000 ou 30 000 kilomètres par an, ils n’ont objectivement pas intérêt à s’en remettre à un modèle essence, qui consommera bien davantage.
Les flottes d’entreprise, quoique incitées à changer leur fusil d’épaule, n’envisagent pas de se convertir à marche forcée. Pas question de faire plonger la valeur de revente de tous leurs véhicules diesel et de déséquilibrer le modèle économique du secteur. Bref, n’en déplaise à sa vilaine réputation, le diesel (toujours bénéficiaire d’un appréciable avantage fiscal à la pompe) n’est pas près de disparaître du paysage.
La voiture électrique, qui fait beaucoup parler d’elle mais ne pèse que 1 % des immatriculations, n’est pas encore capable de représenter une option opposable au diesel. Les motorisations hybrides, si. Toyota, qui vante leur faible coût d’entretien et les progrès intervenus en usage routier, assure désormais plus de la moitié de ses ventes dans l’Hexagone avec ce type de motorisation.

Plus de rôle dominant
Mais il est loin d’être acquis que l’hybride soit en mesure de faire, à l’avenir, disparaître toute trace de gazole. Cette technologie est encore largement minoritaire et devrait le demeurer, malgré le lancement de multiples nouveaux modèles. Son coût d’usage apparaît compétitif en ville, mais beaucoup moins sur route, et il ne bénéficiera plus, en 2017, du moindre « bonus écologique ».
De son côté, BMW, dont 80 % des immatriculations sont des diesels, affirme pouvoir gérer la transition sans trop de difficultés grâce à l’extension de sa gamme d’hybrides rechargeables, capables de parcourir une vingtaine de kilomètres en utilisant leurs seules batteries. Cependant les hybrides rechargeables ne sont rentables pour le consommateur qu’à condition de réaliser un panachage assez serré entre trajets urbains et autoroutiers, ce qui complique l’équation.
Et puis, l’horizon n’est pas complètement dégagé pour les classiques moteurs essence. Même s’ils ont réalisé de réels progrès en matière « d’efficience », les contraintes qui pèsent sur eux vont s’alourdir. Ils risquent, par exemple, de devoir bientôt se doter, eux aussi, d’un filtre à particules, afin de s’adapter à des normes toujours plus exigeantes qui pourraient bien amener les ingénieurs motoristes à augmenter la cylindrée des moteurs.
Ce faisceau de contraintes, auquel on peut ajouter les incertitudes qui entourent les gains à venir des batteries en termes d’autonomie, dessine une ère de transition où aucun carburant ni aucune technologie n’exerceront un rôle dominant. Véhicules dotés d’une motorisation électrique, essence, hybride, hybride rechargeable ou… diesel, vont se partager l’univers automobile pendant de longues années.

Encore merci à Guillaume Müller pour m'avoir fait part de cette publication !


lundi 31 octobre 2016

En marche à contre sens sur le diesel

Vous trouverez sur le Huffington Post la lettre ouverte d'Oliver Blond, Président de Respire, adressée à l'ancien ministre de l'économie et de l'industrie Emmanuel Macron.

http://www.huffingtonpost.fr/olivier-blond/en-marche-a-contre-sens-sur-le-diesel/


En marche à contre sens sur le diesel

Permettez-moi de regretter que votre diagnostic de l'état de la France fasse si peu de place aux questions de santé et d’environnement.

Lettre ouverte à Emmanuel macron.
Cher Emmanuel Macron,
Vous avez initié un diagnostic collaboratif sur l'état de la France, préambule à la construction d'un projet qui devrait être publié prochainement et que de nombreux citoyens attendent avec curiosité.
Permettez-moi de regretter que ce diagnostic fasse si peu de place aux questions de santé et d'environnement – des questions qui agitent l'association Respire que je dirige, mais aussi de plus en plus de citoyens.
Vous mentionnez certes dans l'une des 176 "slides" de ce diagnostic la question de la pollution de l'air : "48 000 décès par an pourraient être attribués aux particules fines PM 2.5". Je vous en remercie, même s'il y a deux erreurs dans la même phrase : les 48 000 décès sont attribués à la pollution de l'air en général et non pas seulement aux PM2.5, et ces décès sont attribués par les experts de Santé publique France, l'institution officielle en charge de ces questions et ils n'ont été contestés par personne – il n'y a donc pas de raison de mettre un conditionnel.
En France, la pollution de l'air tue 10 fois plus que les accidents de la route.
Quoi qu'il en soit, le problème est d'importance. En France, la pollution de l'air tue 10 fois plus que les accidents de la route ; à Paris, c'est 60 fois plus ! En termes économiques, le coût de la pollution de l'air a été évalué à plus de 100 milliards par an par une commission sénatoriale.
Votre réserve sur ce sujet m'étonne ; elle contraste avec vos déclarations du mois d'août qui plaçaient le diesel "au cœur de la politique industrielle française". Car les moteurs diesel, qui constituent aujourd'hui près de 70 % du parc automobile national, sont responsables d'une part décisive de cette pollution et des décès qu'elle cause.
Certes, les moteurs les plus récents émettent, en masse, beaucoup moins de particules que ceux d'il y a 20 ans, notamment grâce aux filtres à particules. Malheureusement, cette diminution n'est une bonne nouvelle qu'en apparence.
En effet, les filtres exercent leur action en cassant les particules les plus grosses (appelées PM10) pour les détruire ou les transformer en molécules plus petites. Mais ce sont ces dernières qui sont les plus dangereuses. En fait : le problème s'aggrave !
Ce n'est pas tout : les moteurs diesel - et particulièrement ceux équipés des filtres - émettent des gaz toxiques appelés NOx. Ces NOx se recombinent avec les autres gaz ambiants et créent de nouvelles particules (dites secondaires), elles aussi toxiques. Pour résoudre un problème, on en crée donc un second !
Le diesel est une impasse technologique : c'est le minitel de l'automobile.
Tout cela, alors que le scandale Volkswagen puis celui sur les tests d'homologation nous apprennent que les différents diesels commercialisés en Europe ou en Amérique émettent, en situation réelle, jusque 15 fois plus de NOx que les valeurs limites !
Bien entendu, les moteurs à essence et ceux des deux roues polluent également. Mais le temps est passé d'un classement entre le pire et le moins pire. Il faut regarder plus loin. Le diesel est une impasse technologique : c'est le minitel de l'automobile. Ce n'est pas en l'améliorant qu'on a inventé Internet. Ce n'est pas en collant une nouvelle rustine sur des moteurs polluants qu'on inventera la mobilité de demain.
Et si vous défendez le diesel pour sauver des emplois, laissez-moi vous rappeler que ce ne sont pas les écologistes qui menacent le secteur automobile français : ce sont les concurrents internationaux qui ont mieux compris les enjeux technologiques et sociaux.
Deux industries technologiques, dans lesquelles la France excellait au XXe siècle, connaissent une crise profonde faute d'avoir perçu l'importance d'une révolution technologique.
De la même manière, ce ne sont pas les écologistes qui menacent le secteur nucléaire. C'est la baisse vertigineuse du coût des énergies renouvelables, désormais moins chères (stockage inclus) que l'énergie nucléaire produite par les nouvelles centrales de type EPR !
Les deux cas sont similaires : deux industries technologiques, dans lesquelles la France excellait au XXe siècle, connaissent une crise profonde faute d'avoir perçu l'importance d'une révolution technologique et environnementale.
Les constructeurs automobiles français ont raté le coche de la voiture hybride, ils sont à la traîne sur la voiture électrique. Ils n'ont pas besoin d'être consolés ou réconfortés dans leurs erreurs actuelles, mais au contraire d'être stimulés ou provoqués, alors que le monde des transports connaît une révolution d'une ampleur sans précédent, que ce soit dans les technologies ou les usages.
"Partir du réel pour apporter des réponses neuves", écrivez-vous sur votre site. Cela vaut aussi pour les enjeux de santé publique et les transformations industrielles. L'innovation politique, c'est aussi de placer l'écologie au carrefour des transformations sociales et économiques de notre temps.

lundi 17 octobre 2016

[Évènement] "Et si vous vous passiez du diesel ?" 18 octobre 2016 à 20h45

Si je vais mieux demain, vous pourrez me rencontrer ici :
http://www.leparisien.fr/sucy-en-brie-94370/sucy-et-si-vous-vous-passiez-du-diesel-17-10-2016-6219624.php

mardi 27 septembre 2016

Première rencontre parisienne sur la question du diesel

le-diesel-tue
Juste un petit mot pour vous signaler cette évenement qui est de mon initiative : une rencontre pour échanger sur la question du diesel. Rien de très formel, c'est plutôt un rendez-vous pour faire connaissance avec les lecteurs de mon blog, mais aussi ceux qui sont sensibles aux problématiques générées par le diesel, de manière générale (pollution, empoisonnement, escroquerie de pauvres particuliers, menaces géopolitiques du fait des approvisionnements sensibles...)
L'inscription se passe ici :
https://doodle.com/poll/42b3sfvu9q8xkzm8

mercredi 31 août 2016

Tokyo banni le diesel : pollution

J'ai déjà partagé ici quelques vidéos, mais il s'agissait en général de documentaires pour lesquels il fallait se ménager une petite heure d'écoute.



J'ai découvert il y a quelque temps une sympathique chaîne Youtube, je vous propose de la découvrir par cet extrait du documentaire «Diesel, le scandale français».



mercredi 24 août 2016

Diesel et non-respect du code de la route


Les articles suivants du code de la route apparaissent totalement dérisoires face à la proportion de véhicules à moteurs diesel en circulation en France, qui ne respectent donc pas le code de la route au vu du caractère particulièrement toxique et mortifère de leurs émissions :

L’article L318-1 du code de la route prévoit que « Les véhicules doivent être construits, commercialisés, exploités, utilisés, entretenus et, le cas échéant, réparés de façon à minimiser la consommation d’énergie, la création de déchets non valorisables, les émissions de substances polluantes, notamment de dioxyde de carbone, visées à l’article L. 220-2 du code de l’environnement ainsi que les autres nuisances susceptibles de compromettre la santé publique. »

L’article R318-1 de ce même code stipule que « les véhicules à moteur ne doivent pas émettre de fumées, de gaz toxiques, corrosifs ou odorants, dans des conditions susceptibles d’incommoder la population ou de compromettre la santé et la sécurité publiques. »

Le fait de contrevenir aux dispositions du présent article est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe (135 euros, minorable à 90 euros).
L’immobilisation peut être prescrite dans les conditions prévues aux articles L. 325-1 à L. 325-3.


Finalement ce serait simple d’interdire les véhicules diesel en ville, une disposition légale prévoit de les immobiliser ! » 

vendredi 5 août 2016

Pollution atmosphérique : face au constat alarmant, un levier d'action efficace disponible, mais toujours pas mobilisé...

La Charte de l'environnement, adossée à la Constitution française en 2005, a rendu fondamental le droit de respirer un air sain.

Pourtant, le moteur diesel, fortement représenté en France (le gasoil représente environ 80% du volume total des carburants écoulés) et principal émetteur de particules fines et de dioxyde d'azote (NO2), lui-même puissant gaz à effet de serre en plus d'être nocif, a un impact considérable sur l'air que nous respirons.

La forte odeur âcre de ses gaz et les volutes de fumées noires qu'il peut émettre lorsqu'il est déréglé nous rappellent quotidiennement sa dangerosité. La noirceur de certains bâtiments en ville nous permet de constater, avec effroi, ce que pourrait être l'état de nos poumons.
La dernière révélation de l'Institut national de recherche en agronomie (INRA) sur les effets du diesel sur le fœtus sur deux générations s'ajoute aux multiples études ayant conclu à son caractère cancérogène certain (par l'Organisation mondiale de la santé en 2012) et à son impact sur le système respiratoire et cardio-vasculaire, ainsi que sur la vessie, le foie et même le cerveau.

Selon les estimations, la pollution de l'air entraînerait chaque année la mort prématurée de 48 000 personnes et coûterait 101,3 milliards d'euros à notre société.
Une mauvaise qualité de l'air, que l'on ne choisit pas d'ingérer contrairement à ce que l'on mange ou ce que l'on boit, touche en priorité les personnes les plus pauvres et les plus fragiles comme le démontre une étude menée conjointement par l'Institut national de santé et de la recherche médicale (INSERM) et l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) publiée en 2015.

S'atteler à la mise en oeuvre des nouvelles normes que les nouveaux moteurs diesel ne sont pas en mesure de respecter et dont des constructeurs ne trouvent comme solution que d'user de tous les artifices, voire de frauder, pour leur faire passer les tests, est certes indispensable pour le futur, mais que fait-on des 20 millions de véhicules équipés de ce type de motorisation actuellement en circulation ? 

Et combien d'études seront-elles nécessaires pour que le diesel soit interdit en ville, où il n'est pas adapté et nuit à la santé des populations ?

Dans l'industrie agroalimentaire ou pharmaceutique, un produit impropre à la consommation serait immédiatement retiré de la vente et une campagne de rappel serait organisée.
Pour le diesel, il n'en est rien.

Pire, son carburant, le gasoil, bénéficie toujours de subventions de l'Etat à travers la TICPE, ce qui le rend plus attractif que l'essence au litre, et la TVA, toujours exonérée pour les véhicules d'entreprises.

Ainsi, il apparaît aujourd'hui impératif et urgent de sortir du diesel en interdisant son accès en ville, en supprimant ces avantages fiscaux et en imposant aux constructeurs automobiles un plan majeur de rappels et de reprises des véhicules diesel en circulation (avec des solutions alternatives tels que le GPL, le GNV, les technologies électrique et hybride), à la hauteur des mesures drastiques qui ont été prises par le passé, en dépit des lobbies, à l'encontre de l'amiante par son démantèlement. 

jeudi 7 juillet 2016

mercredi 6 juillet 2016

Pollution atmosphériques liée au diesel et la circulation automobile

Pour faire suite à mon billet d'hier, je republie ici un tableau que j'avais fait «à la demande» d'ancien collègues il y a 4 ans, qui présente une liste quasi-exhaustive des polluants imputables au diesel, mis dans un contexte du chapitre routier de la pollution atmosphérique.




mardi 5 juillet 2016

Comprendre la pollution de l'air dans les grandes lignes avec L'Esprit Sorcier

L'Esprit Sorcier a consacré sa première soirée en public à la pollution atmosphérique, l'occasion de comprendre un peu le rôle joué par le diesel dans tout ça.


Cette vidéo ne fera pas de vous un expert sur le sujet, mais au moins d'avoir l'avis de trois grands spécialistes, dont celui de Sebastien VRAY, président de RESPIRE, l'association qui fait office de référence sur le sujet en terme de publications grand public mais aussi d'actions concrètes.


Ici, il est donc juste question de savoir de quoi on parle dans les grandes lignes, histoire de débusquer les premières âneries que pourrait vous sortir quelqu'un de pas très objectif. Un porteur d'intérêts pour les industriels de l'automobile voire des automobilistes eux-mêmes, par exemple.



samedi 7 mai 2016

[Évènement] Soirée débat sur le diesel

Dans le cadre de son programme Sucy en Transition, la ville de Sucy en Brie organise une soirée débat sur les effets du diesel sur la santé et sur son coût réel.

Elle aura lieu le mardi 31 mai à 20h45, à la maison des associations de la ville.

J'espère vous y retrouver très nombreux pour en discuter !