La Charte de l'environnement, adossée à la Constitution française en 2005, a rendu fondamental le droit de respirer un air sain.
Pourtant, le moteur diesel, fortement représenté en France (le gasoil représente environ 80% du volume total des carburants écoulés) et principal émetteur de particules fines et de dioxyde d'azote (NO2), lui-même puissant gaz à effet de serre en plus d'être nocif, a un impact considérable sur l'air que nous respirons.
La forte odeur âcre de ses gaz et les volutes de fumées noires qu'il peut émettre lorsqu'il est déréglé nous rappellent quotidiennement sa dangerosité. La noirceur de certains bâtiments en ville nous permet de constater, avec effroi, ce que pourrait être l'état de nos poumons.
La dernière révélation de l'Institut national de recherche en agronomie (INRA) sur les effets du diesel sur le fœtus sur deux générations s'ajoute aux multiples études ayant conclu à son caractère cancérogène certain (par l'Organisation mondiale de la santé en 2012) et à son impact sur le système respiratoire et cardio-vasculaire, ainsi que sur la vessie, le foie et même le cerveau.
Selon les estimations, la pollution de l'air entraînerait chaque année la mort prématurée de 48 000 personnes et coûterait 101,3 milliards d'euros à notre société.
Une mauvaise qualité de l'air, que l'on ne choisit pas d'ingérer contrairement à ce que l'on mange ou ce que l'on boit, touche en priorité les personnes les plus pauvres et les plus fragiles comme le démontre une étude menée conjointement par l'Institut national de santé et de la recherche médicale (INSERM) et l'Ecole des hautes études en santé publique (EHESP) publiée en 2015.
S'atteler à la mise en oeuvre des nouvelles normes que les nouveaux moteurs diesel ne sont pas en mesure de respecter et dont des constructeurs ne trouvent comme solution que d'user de tous les artifices, voire de frauder, pour leur faire passer les tests, est certes indispensable pour le futur, mais que fait-on des 20 millions de véhicules équipés de ce type de motorisation actuellement en circulation ?
Et combien d'études seront-elles nécessaires pour que le diesel soit interdit en ville, où il n'est pas adapté et nuit à la santé des populations ?
Dans l'industrie agroalimentaire ou pharmaceutique, un produit impropre à la consommation serait immédiatement retiré de la vente et une campagne de rappel serait organisée.
Pour le diesel, il n'en est rien.
Pire, son carburant, le gasoil, bénéficie toujours de subventions de l'Etat à travers la TICPE, ce qui le rend plus attractif que l'essence au litre, et la TVA, toujours exonérée pour les véhicules d'entreprises.
Ainsi, il apparaît aujourd'hui impératif et urgent de sortir du diesel en interdisant son accès en ville, en supprimant ces avantages fiscaux et en imposant aux constructeurs automobiles un plan majeur de rappels et de reprises des véhicules diesel en circulation (avec des solutions alternatives tels que le GPL, le GNV, les technologies électrique et hybride), à la hauteur des mesures drastiques qui ont été prises par le passé, en dépit des lobbies, à l'encontre de l'amiante par son démantèlement.
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