lundi 23 juin 2014

Conférence The Shift Project : «La mobilité, grande oubliée de latransition énergétique».

Juste un petit mot pour vous signaler ma présence à l'événement TSP de ce soir : «La mobilité, grande oubliée de la transition énergétique».
Je ne ferais pas partie des intervenants, mais je proposerais au débat la question de «la bombe diesel», ou comment se prémunir des conséquentes de la chute imminente de nos approvisionnements en gazole avec la baisse à venir des exportations russes (qui, je le rappelle, est de fait, notre première source d'approvisionnement en pétrole).

Sauf contrainte technique, je vous proposerais également un LiveTweet de l'évènement (@RValiasRV) et un Storify pour ceux qui ne pourront pas le suivre en direct.

dimanche 22 juin 2014

La pollution de l'air liée à un déclin cognitif plus rapide

C'est le site Psychomédia qui détient peut-être la clé du problème : pourquoi nous complaisons nous dans notre médiocrité atmosphérique, ou pourquoi ne faisons nous rien pour nous en défaire ? Plus sérieusement, une étude montre un des effets des atteintes de la pollution de l'air sur l'organisme.


La pollution de l'air aux particules fines est lié à un déclin cognitif plus rapide, selon une étude américaine publiée dans The Journals of Gerontology: Series B.
Un nombre croissant d'étude montre que la pollution de l'air par les particules fines affecte la santé et le développement du cerveau, mais peu d'attention a été accordée à ce que cela signifie pour le vieillissement du cerveau, souligne Jennifer Ailshire de l'Université de Californie du Sud, coauteure.
Ailshire et Philippa Clarke de l'Université du Michigan ont analysé des données concernant 780 participants à une grande étude débutée en 1986, qui étaient âgés de 55 ans ou plus lorsqu'ils ont été rencontrés en 2001.
[...]
Le participants qui résidaient dans des régions où les niveaux de ces particules étaient de 15 microgrammes par mètre cube ou plus faisaient une fois et demi plus d'erreurs que ceux qui demeuraient dans des régions où les niveaux étaient de 5 microgrammes ou moins. La norme de qualité de l'air de L'EPA (EPA = "Environmental Protection Agency") est de 12 microgrammes. Les participants étaient exposés à une moyenne de 13.8.
Après un ajustement des résultats pour tenir compte de plusieurs autres facteurs socioéconomiques pouvant influer sur les fonctions cognitives, la pollution aux particules fines demeurait associée à un déclin cognitif.
Les particules fines pourraient affecter les capacités mentales par ses effets néfastes sur le système cardiovasculaire et/ou en agissant directement sur le cerveau.
"Il y a des risques pour la santé à vivre dans des environnements pollués, en particulier pour les personnes âgées", souligne la chercheuse, "et nous devrions tous être plus conscients des enjeux liés à la qualité de l'air".

mercredi 11 juin 2014

Diesel : la fin d'une époque ?

Autant le dire tout de suite, je ne partage pas l'optimisme de . Pour autant, son billet emprunt de réalisme apporte un éclairage pertinent sur l'état des lieux du diesel en France.

[l'introduction originale et l'article dans son intégralité se trouvent ici].

I. La fin d’une époque

Sécurité routière, radars automatiques, augmentation du prix des carburants, coût d’entretien, pics de pollution, crise écologique et climatique, etc… : autant événements qui ont contribué chacun à leur niveau à faire évoluer les comportements des automobilistes, que ce soit au volant ou lors de l’achat d’une nouvelle voiture.
Si l’avènement des motorisations diesel haute pression a beaucoup amélioré l’image du moteur diesel, force est d’admettre qu’il va désormais falloir passer à autre chose pour apporter des réponses à la hauteur des mutations à venir.
A cet égard, la Volkswagen Golf constitue une référence intéressante : depuis 40 ans, elle a permis de démocratiser des technologies de pointe sur le créneau pourtant très concurrentiel des berlines compactes. Souhaitons que la récente e-Golf et la version GTE annoncée pour la fin de l’année 2014 connaissent le même sort.

II. le moteur Diesel & la métropolisation

Ces derniers mois, les véhicules à moteur Diesel ont été lourdement mis en cause lors des pics depollution aux particules fines constatés dans de nombreuses grandes villes françaises. Paradoxalement, ils n’ont jamais autant été autant dépollués qu’actuellement. Le problème est essentiellement le fait des véhicules Diesel mis en circulation avant l’entrée en vigueur de la norme Euro 5 ce qui conduit bien souvent à stigmatiser les « vieux » diesel comme étant les principaux responsables à l’origine du problème.
En réalité, ce que beaucoup de professionnels se gardent bien de dire c’est que c’est d’abord et avant tout la mauvaise utilisation des véhicules à moteur Diesel qui est à l’origine d’une part importante de ces problèmes de pollution. Pour qui circule très régulièrement en milieu urbain, des technologies bien plus vertueuses existent depuis plusieurs années déjà, en tête desquelles la technologie hybride-essence
Qu’on se le dise une fois encore, c’est bien l’excès de véhicules à moteur Diesel qui a conduit la France dans la situation que l’on connait aujourd’hui et parmi les causes de cet excès, la fiscalité excessivement favorable aux véhicules à moteur Diesel.
Alors que la France continue de s’urbaniser à bon train, notamment à l’intérieur des grandes agglomérations, le moteur Diesel va donc perdre du terrain dans la mesure où il répond mal aux contraintes de la ville dense.
Si Paris est officiellement la première grande ville française à avoir déclaré la guerre aux véhicules à moteur Diesel, d’autres grandes agglomérations pourraient bien lui emboîter le pas dans un proche avenir.

III. Fiabilité : en recul

Outre les accusations en matière d’émissions de polluants, l’autre faiblesse des motorisations Diesel high tech, c’est une fiabilité en recul et un coût d’entretien en hausse par rapport aux vieux Diesel d’antan. Mais là encore, attention aux accusations en bloc : l’expérience montre que ces problèmes de fiabilité sont en partie dues à des conditions d’utilisation trop éloignées de celles pour lesquelles le moteur Diesel est idéalement conçu.
En ayant étoffé à l’excès leur gamme Diesel, y compris sur de petites voitures destinées à un usage majoritairement urbain, les constructeurs sont en partie responsables des problèmes constatés. En partie seulement car au final, c’est bien le consommateur qui créer la demande et non l’inverse.
Rappelons à ce sujet, que la fiabilité légendaire des moteurs Diesel a pendant longtemps été acquise auprès des professionnels et des gros rouleurs, lesquels parcourent une part importante de leur kilométrage annuel sur autoroute ou voies rapides dans des conditions idéalement adaptées à ce type de motorisation.

IV. Dans la course pour quelques années encore


L'auteur du billet propose une approche trop «business as usual» : l'avenir en France, ce n'est pas un carburant à 1,80€ le litre, ni même à un parc de 24 millions de véhicule légers roulant au diesel. Quant à l'efficacité énergétique des moteurs à combustions, nous n'avons pas encore en France et en Europe un parc de véhicules électriques qui se compte en millions pour que cela soit un sujet de discussion comparée. Rappelons aussi par exemple qu'une bluecar (250km d'autonomie) a l'équivalent d'un réservoir de 4L d'essence.

Il est clair que des questions se poseront à l'automobile en générale, le véhicule essence sans doute, le véhicule électrique pourquoi pas, mais au véhicule diesel de manière certaine.

samedi 7 juin 2014

Le plan d'Anne Hidalgo contre le diesel

Face à a menace qui plane sur la France, le Francilien que je suis a quelques raisons de se rassurer. Je vous fait le rapport d'une interview d'Anne Hidalgo paru sur le monde. Commentaire et contextualisation arriveront dans un prochain article.

La circulation a baissé à Paris, mais pas la pollution, notamment aux particules fines. N'est-ce pas l'échec de Bertrand Delanoë et le vôtre ?
Absolument pas. Paris a pris les mesures qu'il fallait depuis 2001 en matière d'écologie urbaine. Je citerai le tramway, l'accroissement de l'offre de bus et de métro, sans parler de Vélib' et d'Autolib'. Nous avons réussi à diminuer le traficautomobile de 25 %. Aujourd'hui, seuls 7 % des déplacements au quotidien dans Paris se font en voiture. Dans le même temps, les gouvernements, et notamment ceux auxquels Mme Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie, a participé, ont pris des mesures à contresens qui ont favorisé le développement du diesel : prix du gasoil moins cher que l'essence, incitation des constructeursà produire des moteurs diesel. Si bien que, de 2000 à 2011, la part du diesel dans le parc automobile français est passée de 49 % à 72 %. En vertu d'une directive européenne qui fixe des niveaux de dépassements de pollution aux particules fines à ne pas dépasser, la France est menacée par la Cour dejustice européenne, de devoir payer 11 millions d'euros et 240 000 euros d'astreinte par jour de retard. Quand cette directive a été transposée en droit français en 2010, au lieu d'adopter une fiscalité plus écologique, le gouvernement de l'époque a continué de plus belle ! C'est ce que j'appellemettre la poussière sous le tapis. La question n'est donc pas de savoir si Paris a échoué. Si nous sommes à la veille d'un scandale de santé publique, c'est à cause de l'irresponsabilité des précédents gouvernements.
Jean-Marie Le Guen, député de Paris et adjoint à la santé, propose d'interdire les voitures diesel dans Paris. Est-ce réaliste ?
Il a raison de rappeler l'enjeu, mais plutôt que l'interdiction, qui n'est pas techniquement réaliste, je propose des mesures incitatives. Aller vers la fin du diesel à Paris dans la mandature sera ma priorité, au même titre que lelogement, si je suis élue maire. D'ici à trois ans, nous aurons réussi l'éradication du diesel dans la flotte de la Ville. Il reste 30 % de véhicules municipaux qui roulent au gasoil. Il faut que d'ici à deux ans, il n'y ait plus de bus de la RATP au diesel à Paris. J'interdirai les cars de tourisme au diesel dans la capitale. Il existe des solutions utilisées dans d'autres villes comme les minibus électriques. Je veux travailler avec la profession des taxis pour transformer le parc existant en une flotte à moteur hybride, électrique. Une autre piste : pourquoi ne pasétudier la création de taxis collectifs ? Pour fluidifier les accès routiers aux aéroports, je propose une voie réservée aux taxis et au covoiturage.
Allez-vous continuer de réduire la circulation automobile ?
Oui, par de nouveaux modes de transports alternatifs. Je prolongerai le tramway à l'ouest ainsi que la ligne 10 du métro jusqu'à Ivry-sur-Seine, à l'est. Je travaille à un plan vélo pour doubler les pistes cyclables, avec des itinéraires pourfranchir les portes de Paris. Nous devons surtout encourager la mutation du parc automobile privé vers la voiture électrique. Autolib' par son succès nous a permis d'enclencher cette révolution. Je propose que soit étudiée l'ouverture des couloirs de bus aux scooters et aux voitures électriques lorsqu'elles sont en covoiturage.
Jusqu'ici, le gouvernement n'a pas pris de mesures antidiesel. Que devrait-il faire ?
Il pourrait créer une prime à la casse pour les voitures anciennes. Je suis favorable à un péage pour les camions à l'entrée de l'agglomération parisienne. Beaucoup de poids lourds passent par la métropole et ne s'y arrêtent pas. Des réformes fiscales doivent être prises pour ramener le diesel au même prix que celui de l'essence. Le gouvernement doit faire le pari de la voiture électrique et s'engager vers la transition écologique pour créer de nouveaux emplois. Je suis convaincue que ce que nous ferons à Paris et dans la métropole aura un effet d'entraînement sur une politique nationale efficace en matière de lutte contre la pollution...