vendredi 20 décembre 2013

Enquête vidéo - Pourquoi demain vous ne roulerez plus au diesel

Je suis vraiment pris par le temps en ce moment, mais impossible de ne pas partager cet article avec vous. Voici des extraits du dernier dossier de caradisiac, que je vous invite à lire ici (avec une vidéo en bonus !)


En 2013, plus de 24 millions de Français roulent au diesel, soit 65 % du parc automobile. Une part qui place la France en tête des pays les plus diésélisés en Europe et dans le monde. Cet amour pour le gasoil, l’Hexagone l’a contracté il y a 50 ans, au sortir de la guerre. Pour relancer l’économie et doper la compétitivité, l’Etat détaxe alors le gazole. Le phénomène s’accélère à la fin des années 60 avec l’apparition des centrales nucléaires. Pour compenser le délaissement du fioul qui servait au chauffage, le gouvernement incita la production massive des véhicules destinés à écouler la l’excédent de gazole. Ce fut le début de la course au diesel. Dans les années 80, la part de cette énergie représentait déjà 5% des voitures neuves vendues. Depuis se sont succédé un choc pétrolier, des incitations fiscales (bonus/malus, prime à la casse) et un énorme pole professionnel créé autour de l’industrie du diesel. Si bien qu’aujourd’hui, la part des voitures neuves diesels vendues en France flirte avec les 73%.

71% des automobilistes n’amortissent pas leur achat

Dans l’esprit d’un Français, rouler diesel, c’est rouler économique. Pourtant, une récente étude menée par l’institut indépendant UFC Que Choisir rapporte que 71 % des acheteurs n’amortissent pas leur achat. « Plus cher à l’achat (1 000 € à 1 500 €), le diesel, pour être rentabilisé, implique un usage intensif du véhicule, soit en général au moins 20 000 km par an. Pourtant, le kilométrage moyen parcouru par les sondés utilisant ce type de motorisation est dans 71 % des cas inférieur à 20 000 km par an. Le diesel n’est donc pas un choix rationnel, par rapport à l’essence, pour une majorité de ménages », rapporte l’UFC. Acheter un diesel engage également à des dépenses supplémentaires pour les postes entretien et assurance. « Si la version gasoil vaut 7 % de plus que la version essence, l'assurance sera alors environ 7 % plus chère en moyenne », explique l’organisme indépendant UFC. Enfin, autre critère : l'entretien. Sur ce point, le diesel reste plus onéreux. Le moteur exige une huile plus haut de gamme, des intervalles de vidange plus rapprochés et une technologie plus pointue, donc plus chère.

Normes Euro 6 = surcoût pour les diesels

Si le diesel n’est économique que pour les gros rouleurs, les mentalités ont du mal à changer. Mais le vent est en train de tourner. L’arrivée des nouvelles normes de dépollution imposées aux constructeurs vont accélérer la chute des ventes observée, pour la première fois depuis près de 20 ans, sur les véhicules diesels aux mois d’octobre et novembre 2013. À compter du 1er septembre 2014, les constructeurs automobiles auront l’obligation de traiter en plus du CO2 (dioxyde de carbone), les Nox (dioxyde d’azote). Un gaz jusqu’ici « oublié »
 par les pouvoirs publics sensibles au lobbying des constructeurs et des pétroliers. Plus compliqués à dépolluer que l'essence, les moteurs diesels vont voir leur coût de fabrication augmenter, entraînant dans leur sillage une hausse des prix de vente de tous les modèles. Pour le moment, ce surcoût est estimé à environ 1 500 €. « Sur un véhicule haut de gamme à 50 000 €, cette inflation est indolore. Mais sur une polyvalente ou une compacte à 12 000 €, c’est loin d’être le cas », explique Michel Holtz, journaliste automobile au Huffington Post. [...]

Pourquoi vous allez rouler davantage à l’essence

L’équation est enfantine. D’année en année, les diesels seront plus sévèrement (et financièrement) punis par le malus écologique, leur homologation engendrera un surcoût pour le client alors qu’en face l’écart tarifaire entre l’essence et le gasoil n’apparaît plus aussi conséquent que par le passé. Sentant le changement s’amorcer mais sans totalement délaisser le diesel, les constructeurs ont changé leur fusil d’épaule et se tournent massivement vers l’essence et les solutions alternatives (hybride/électrique). Renault a récemment investi 300 millions d’eurosEnquête vidéo - Pourquoi demain vous ne roulerez plus au dieseldans son usine de Cléon (76) et PSA 893 millions dans celle de Tremery (57) pour le développement de moteurs essence plus modernes. Dorénavant, ce seront eux qui seront mis en avant dans les concessions. De petite cylindrée, ces mécaniques bénéficient d’une injection directe et d’un turbo. Elles affichent des consommations similaires au diesel pour un agrément et des performances souvent supérieurs. A titre d’exemple, PSA mise beaucoup sur son petit 3 cylindres 1.2 Turbo capable de fournir une puissance de 130ch. Cette offre développée pour l’Europe servira aussi à fournir des marchés bien plus lucratifs comme la Chine et le Brésil. Les autres généralistes Volkswagen (TSi) et Ford (Ecoboost) ont déjà entamé leur mue vers l’essence depuis plusieurs mois. De plus, cette nouvelle génération de moteurs essence est beaucoup moins émettrice de particules fines, sévèrement encadrées par la prochaine norme Euro 6.

Certains défendent encore le diesel

Pour certains acteurs du marché, cet avenir funeste ne signe pourtant pas l’arrêt de mort du diesel. Ils pensent qu’il a, malgré tout, de beaux jours devant lui. [...]

42 000 morts par an dus au diesel

Le diesel pour les riches et l’essence pour les classes modestes ? Il paraît raisonnable de penser que dans les années à venir, le diesel ne sera plus le carburant privilégié par les conducteurs, même si ceux qui roulent beaucoup pourront encore se
 laisser tenter. Indépendamment de la problématique économique qui sera de plus en plus en défaveur du diesel (il ne serait pas étonnant que les avantages fiscaux incitant les entreprises à diéséliser leur parc disparaissent), son caractère polluant (rappelons que l’Organisation mondiale de la santé vient de le déclarer cancérogène et qu’il ferait 42 000 morts par an en France) incite de plus en plus les automobilistes à choisir l’essence aujourd’hui considérée par les normes d’homologation moins néfaste pour la santé. [...]

mercredi 11 décembre 2013

Premiers signes du revirement du diesel en France (?)

Non, Le diesel n'a plus tant la côte que cela....

Pour expliquer ce léger (ou début de) recul (-20% sur les 9 premiers mois de 2013 tout de même, avec un ratio de vente qui tombe à 66%, soit aussi bas que celui du parc installé, Leblogauto et L'expension y vont chacun de leur justifications :

«[Moins de citadines dans l'offre des constructeurs,explosion des coûts de revient]

Cette baisse des immatriculations diesel vient en grande partie de la mue des petites citadines. Depuis 2012, la Citroën C1, la Toyota Aygo ou la Peugeot 107 ne sont plus proposées à l'achat en diesel. Les constructeurs étrangers (Opel, Ford) suivent le pas. Renault de son côté dément pour le moment que sa future Twingo, prévue pour 2014, ne serait proposée qu'en motorisation essence. Mais la baisse est aussi sensible pour le modèle au-dessus. 51 % des Renault Clio IV et Peugeot 208 sont en motorisation diesel depuis le début de 2013, contre 58 % pour l'ensemble de 2012.
Autre raison de cette désaffection, les voitures diesel sont de plus en chères. Alors que les constructeurs ne répercutaient pas les coûts de production élevés des véhicules il y a quelques années, ils le font aujourd'hui. Acheter un véhicule diesel, coûteux en entretien, représente un investissement significatif, et long à amortir à la pompe pour un client.

Des véhicules qui pâtissent d'une mauvaise réputation

Mais surtout, le diesel souffre d'une mauvaise image grandissante en France. Générant plus de fines particules polluantes qu'une autre motorisation, il pourrait être taxé d'ici 2015, rendant son prix bien moins intéressant à la pompe pour les automobilistes. Le développement par les constructeurs de filtres éliminant les micro-particules nocives pour la santé n'a rien changé à la donne.
Dans son premier rapport rendu en juillet, le Comité pour la fiscalité écologique (CFE) trouvait "injustifié" l'écart de taxation entre l'essence et le diesel, qui est de 17 centimes. Le président du Comité, Christian de Perthuis, proposait de le réduire d'un centime d'euro par litre et par an. La Fondation Hulot présentait un scénario alternatif, soutenu par d'autres acteurs, de 2 centimes d'euro.
A partir de septembre 2014, la nouvelle norme Euro 6 qui impose de réduire les émissions d'oxydes d'azote et de CO2 s'appliquera sur les voitures particulières. A l'achat du véhicule cela coûtera entre 800 de 1000 euros de plus selon les estimations de Ford et de Renault. La norme Euro 6.2, prévue entre 2017 et 2018, qui imposera un nouveau calcul des émissions de CO2, devrait renforcer la tendance.

Les voitures essence sont de moins en moins gourmandes

Malgré les différentes hausses du prix de l'essence, les motorisations de ce type progressent fortement entre 2012 et 2013. Elles atteignent 31% des ventes en septembre (29% sur 9 mois), en hausse de 6 points par rapport à l'ensemble de l'année 2012.
Les constructeurs français remettent à niveau leurs motorisations essence, rapprochant de plus en plus la consommation d'un véhicule essence d'un diesel, confirme un porte-parole de Renault. "On améliore constamment nos moteurs thermiques, par l'optimisation des moteurs TCE (essence) mais aussi TCI pour le diesel. On a un objectif clair, rester parmi les leaders en Europe sur le niveau d'émission de CO2" ajoute le porte-parole de Renault. Objectif atteint pour le premier semestre 2013, la marque au losange se classe numéro 1 européen, avec une émission de 115,9g de CO2/km en moyenne par véhicule.

[...]»

En savoir plus sur http://lexpansion.lexpress.fr/economie/diesel-pourquoi-les-immatriculations-chutent-en-france_405412.html#9hKYmvRkh3OWFuZi.99

Leblogauto souligne une meilleur adéquation dans l'offre essence diesel, très visible dans un segment de vente très représentatif du marché. En outre «Les conducteurs semblent donc convaincus par les petites motorisations essence modernes proposés par les différents constructeurs. Ces petites motorisations qui promettent des consommations contenues, surtout en ville, sont-elles la bonne pioche pour les constructeurs ?»

Avec la conclusion de L'expension, on se prend à rêver : 
«Si la tendance se poursuit, le diesel ne représentera plus que 40 à 45% du marché d'ici 2020, repassant sous les chiffres de l'an 2000, quand il ne représentait alors que la moitié des immatriculations en France.»