dimanche 27 février 2011

Le diesel : une pollution qui pourrait nous coûter cher (en euros) !!!


Je laisse la parole à Frédéric MOUCHON, journaliste au parisien (article original disponible en rétrolien) :


La France pollue trop son air

Alors que les alertes à la pollution se multiplient, l’Europe menace de poursuivre la France en justice pour non-respect des règles. Notre pays pourrait se voir infliger une amende de 300 000 € par jour !
FREDERIC MOUCHON | Publié le 19.02.2011, 07h00
,Une nouvelle alerte à la pollution a été déclenchée hier après-midi en Ile-de-France, du fait d’une concentration excessive de particules fines dans l’air à Paris et au nord de la petite couronne. L’atmosphère était tout aussi irrespirable hier dans le Bassin lyonnais. Et, depuis mercredi, le seuil d’information des épisodes de pollution a été nettement abaissé par la préfecture de Rhône-Alpes afin de limiter les risques sanitaires et surtout de s’adapter à la réglementation européenne.

Car en la matière la France fait partie des mauvais élèves de l’UE. Trois à 4 millions de Franciliens respirent chaque année un air trop pollué. Et de nombreuses agglomérations, du nord au sud de l’Hexagone, dépassent depuis des années les seuils fixés par Bruxelles. Lassée de faire les gros yeux à la France, qui « n’a pas remédié de manière efficace aux émissions excédentaires de minuscules particules en suspension dans l’air », la Commission européenne, envisage des poursuites devant la Cour de justice européenne, et fait planer la menace d’une amende journalière record de150000 à 300000 € par jour! L’an dernier, 11 agglomérations* ont dépassé plus de 35 fois les normes de particules fines. Ces micropoussières cancérigènes, émises par les véhicules diesel, le chauffage et l’industrie, seraient responsables chaque année de 42000 morts prématurées en France, selon l’Organisation mondiale de la santé!
« En octobre dernier, nous avons demandé à la France de se conformer aux règles de l’Union et de prendre des mesures avant deux mois, souligne Jo Hennon, porte-parole de la Commission européenne, en charge de l’Environnement. La France nous a demandé une dérogation jusqu’en juin, mais nous ne sommes pas convaincus que les normes seront respectées d’ici-là. » « Si l’on se réfère aux contentieux précédents, la pollution de l’air pourrait coûter entre 50 et 100 M€ aux contribuables français », estime Victor-Hugo Espinosa, président de l’association Ecoforum. « On fera tout pour éviter une condamnation », répond le ministère de l’Ecologie, qui affirme que « la pollution a tendance à décroître depuis 2007, grâce à des actions ciblées sur plusieurs secteurs d’activités ». Des arrêtés ont notamment été pris pour réduire les rejets des usines, et de nombreux contrôles seront effectués cette année. Mais le gouvernement compte surtout sur la mise en place d’ici à 2012 dans 8 agglomérations françaises, dont Paris et Lyon, de zones d’actions prioritaires pour l’air (Zapa), dans lesquelles les véhicules les plus polluants seront interdits.
La France vient aussi d’édicter un décret qui abaisse le seuil d’alerte en cas de pic de pollution annoncé. Les automobilistes seraient ainsi obligés de réduire leur vitesse plus souvent.

* Avignon, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Paris, Strasbourg, Toulon, zone urbaine régionale de Rhône-Alpes, île de la Réunion. 

vendredi 11 février 2011

"Le diesel, responsable, mais pas coupable" : Carfree a trouvé la formule juste

Si j'adore Carfree, c'est bien pour ces articles complets comme celui que je présente dans ce rétroilen. Du coup, je n'ai plus grand chose à rajouter, ils ont tout dit. Ils ont même trouvé "la formule juste", c'est qui correspond tout à fait à l'attitude des pouvoirs publiques ainsi que des diésélistes vis-à-vis du diesel.

C'est vrai, c'est en grande partie la faute des autorités. Une inadmissible sous-taxation par rapport à l'essence, chose unique au monde. Résultat, dans un pays d'une densité moyenne de 100 habitants au kilomètre carré, on arrive à faire figure de bonnet d'Âne en terme de pollution atmosphérique. Du coup, on a été puni par l'Europe, et c'est bien fait !

Je ne vais pas m'amuser à paraphraser tout l'article, que vous allez lire de toutes façons, alors notez bien la pertinence de l'assertion du début de ce billet : ": mobilités alternatives, rééquilibrage de la fiscalité entre les carburants mais aussi expérimentations, report du transport de marchandises à longue distance de la route vers le rail, meilleur étiquetage environnemental des véhicules, électrification du transport de marchandise urbain"
En clair, on tend à minimiser l'impact du parc des véhicules particuliers, qui fait pas moins de 22 millions de véhicules diesel (70% de 34 millions, c'est à peu près ça).

Bonne lecture =)

Même d'un point de vu géopolitique, le diesel n'est pas innocent...

Quand on parle agrocarburant de première génération, on pense inévitablement et presqu'exclusivement au bioéthanol, qui contrairement à son frère jumeau et ses dérivés, destinés au moteurs à allumage spontanée (diesel quoi), fait un tantinet parler de lui (on trouve des stations E85, même dans ma cambrousse j'en ai une à 25km de chez moi).

Avec les crises alimentaires récentes, on dénoncerait volontiers les usagers des véhicules flexfuel comme étant des criminels, mais non seulement ces derniers ne sont pas les seuls à rouler à l'E85 en France (loin de là, j'en sais quelque chose...), mais de plus, une telle utilisation de niche, utilisant de telles matières premières n'a aucune incidence sur les cours de ces dernières, cf lien précédent (faites attention au parti pris du détracteur des agro-carburant dans l'enregistrement).

Mais on n'est pas là pour caresser les solutions alternatives au diesel dans le sens du poil (quoique...), mais bien pour taper sur le diesel. Car si on ne fait pas attention, ce sera le diesel qui aura des incidences géopolitiques, du moins un nouveau type d'impact écologique et économique, comme en témoigne les intentions de Nestlé Oil.

Si l'article désigne clairement des compagnies aériennes comme (premières) clientes potentielles, il ne faudra osa se leurrer. Si l'initiative n'est pas stoppée aujourd'hui, dans un contexte de déplétion pétrolière, ce sera un recours banalisé pour mieux faire fasse à la demande. Avis aux écologistes insouciants des impacts locaux du diesel....

Bonne lecture !