mardi 16 mars 2010

Le prix des carburants en France, le calme avant la tempête

Une fois de plus, Je reprends l'article en plus du rétrolien car il est annonciateur d'une situation paradoxale que l'on vit en France.

Sur un plan personnel, je joue la provocation pour mettre en valeur se paradoxe. Je possède comme véhicule principal une sportive importée poussée à 340ch, et qui n'est pas optimisée pour le sans plomb 98. Mais même avec les prix actuels de ce dernier en France, je ne peux que me forcer de m'empêcher de rire (ou mieux, rire aux éclats !). Pire, je pousse le vice à ignorer mon précédent véhicule, qui consommait presque deux fois moins.

Un avis critique idéalisé sur mon choix pourrait dire ceci "s'acheter une sportive, en ces temps de crise ?" ou "s'acheter une sportive[sous-entendu : et pas un véhicule plus économique, vous pouvez placer aussi des propositions obscènes] , alors qu'il n'y aura bientôt plus de pétrole ?". Sur une optique court-moyen terme (comme souvent lorsque l'on s'achète un véhicule), le premier avis peut (difficilement) tenir la route, mais pas le deuxième, comme l'explique l'article et en particulier le graphique (vous comprendrez alors que je mets en parallèle ma situation face à celle d'une personne qui doit aussi s'acheter un nouveau véhicule, mais "qui fait le mauvais choix") :


La flambée des prix du carburant

La flambée des prix du carburant Ecrit par Silverdabla
Publié le : 04/07/2008
Catégorie : Actu auto


Pourquoi le prix du Diesel augmente plus fortement que celui de l’essence à la pompe ?Cela ne s’explique pas par la montée en flèche du prix du baril de pétrole (130 DOLLARS) mais plutôt par rapport aux marges de raffinage explique l’UFC (l’union des françaises des consommateurs)...

Le prix du gasoil va-t-il dépasser celui de l’essence ? Depuis le début de l’année 2008, le prix du litre de gasoil ne cesse de se rapprocher du prix du litre de sans plomb 95. Ainsi, entre avril et mai, le prix du litre du SP 95 a augmenté en moyenne de 6 centimes d’euro, tandis que celui du gasoil s’est apprécié de 10 centimes d’euro. En cause : la marge de raffinage des compagnies pétrolières, qui correspond à ce que facture le raffineur en plus du prix du produit brut. En 2002, la marge de raffinage sur un litre de gasoil représentait 2 à 3 centimes d’euro.


Elle a petit à petit augmenté jusqu’en janvier 2008 où elle s’élevait à 6,4 centimes d’euro soit déjà 2,5 fois plus que celle appliquée à l’essence. «Depuis janvier, la marge de raffinage a connu une flambée historique, affirme François Carlier, directeur adjoint des études à l’UFC-Que Choisir. C’est du jamais vu.» Sur un litre de diesel, la marge de raffinage s’élève aujourd’hui à 15,4 centimes d’euro, contre 2,8 centimes sur l’essence.


Elles pourraient d’ailleurs continuer à s’accroître rapidement dans les mois à venir. «La forte hausse des marges de raffinage sur le gasoil explique près de 50% de l’augmentation du diesel, le reste est dû à la hausse du baril de pétrole», poursuit François Carlier.


la 
flambée du carburants


Diésélisation du parc


L’explosion des marges de raffinage sur le diesel résulte d’un déséquilibre de plus en plus marqué entre les capacités de raffinage des compagnies pétrolières qui stagnent et la demande des automobilistes en diesel qui ne cesse de croître en Europe. «Le parc automobile français s’est fortement « diésélisé », explique-t-on à l’UFIP, Union française des industries pétrolières.


Aujourd’hui, 75% des voitures neuves vendues en France roulent au diesel. Résultat, la demande de gasoil est très forte ce qui fait naturellement grimper les prix.» La commission européenne avait signalé cette tension sur les prix du raffinage du gasoil dès 2004.


Là où l’UFIP ne voit qu’un mécanisme de régulation entre l’offre et la demande, l’association de consommateurs dénonce une volonté délibérée de la part des compagnies pétrolières d’augmenter les tensions sur le marché du gasoil. «Aucune capacité de raffinage supplémentaire n’a vu le jour depuis 30 ans, souligne François Carlier. En n’investissant pas dans le raffinage, elles ont accentué le déséquilibre entre l’offre et la demande de diesel ce qui fait exploser leur profit sur le raffinage.»


L’UFC-Que Choisir demande par conséquent au gouvernement qu’à l’occasion de la présidence française de l’Union européenne, la question de la relance des investissements dans le raffinage européen soit posée.
 
Au fait, vous avez bien regardé la courbe ? Elle s'arrête mi-2008, à des valeurs qui ne sont plus celles d'aujourd'hui. Et pour cause : il y a eu la crise, puis récession.Du coup certains s'écrireront  "périmé !" en dénonçant l'article. Certes, les faits ne sont plus d'actualité (avec la crise, ce genre d'actus évoluent vite...), mais les mécanisme qui ont mené à ses faits, si. Relisez mes précédents articles en cas de doutes, j'ai déjà donné certaines pièces du puzzle.
Cela fait un moment que l'on parle du plateau de production, non ? J'avais fait une blague pourrie à ces sujets :

"C'est la crise. Les industriels du monde entier, inquiets de fâcher leur principal partenaire, l'OPEP, organise à son attention une Réunion de crise.
-C'est la crise, nous allons baisser notre production, lance alors le porte-parole des industriels
-Ça tombe bien ! Nous aussi !"
Non, elle est mieux comme ça :

"C'est la crise. L'OPEP, organise une Réunion de crise et y convoque les industriels du monde entier :
-Nous allons baisser notre production, lance alors le porte-parole de l'OPEP
-Ça tombe bien ! Nous aussi !"
 Bon d'accord, son seul intérêt comique est qu'elle peut être présentée de deux manières différentes.
1/D'après vous, que se passera-t-il....
-En cas de reprise de l'activité économique?
-En cas de baisse de production du pétrole (de baisse je dis bien, j'imagine plus un passage de 86,6 millions de barils annuels à 84 millions de barils annuels) ?
-Si les deux se passent en même temps ?
2/On le sait, l'état subventionne les diésélistes afin qu'ils souffrent moins de cette envolée des prix. Pour combien de temps encore ?
Cette question reste assez politique sur le fond. Allez, je vous souffle ma réponse pour la première question au moins : "les diésélistes d'abord..."


Je reviens d'une conférence sur "le véhicule décarboné" : le représentant de PSA a présenté une triangulaire troublante :
-Le contexte mondial est difficile, en Europe en particulier, on a une forte tension essence-gazole (bon, il n'a pas développé ce que j'ai dit plus haut et a "massacré" Hubbert),
-Je propose un véhicule pas cher (importance de l'impact social, un véhicule électrique c'est bien, mais pas que pour 100 000 personnes)
-Je décide de proposer, entre autres solutions, un véhicule hybride.....(suspens ! je vous laisse deviner...) diesel.

(tient, c'est peut-être pour ça que l'on en entends toujours parler, mais qu'on ne le voit jamais...)
Pour finir, quelques lectures intéressantes ici, sur la décroissance de la production. Je n'ai pas encore retrouver les articles qui avançait une date quant à la question du diesel (du début de sa fin je veux dire), mais imaginez la réponse "entre 2014 et 2017" sur les gaussiennes que vous allez voir sur ces articles :
 
http://www.usinenouvelle.com/article/la-consommation-mondiale-de-petrole-va-augmenter-en-2010-grace-a-l-asie.N127858
Ouf ! On peut souffler pour 2010 (c'est un peu ça le message, non ?)

http://samuel.benoit.online.fr/fr/petrole-consommation-mondiale-evolution-pic-petrolier-hubbert-peak-oil-chine-inde-npi
http://international.svp.com/2008/12/03/petrole-nouvelle-baisse-de-production-pour-2009/
La récession en images,
Les mécanisme de régulation de l'offre et de la demande
http://generationsfutures.chez-alice.fr/petrole/production.htm
http://www.iceberg911.net/seager.html




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