N'ayant pas exploré le dossier du «gaz de schiste français» (le dossier, pas le gaz en lui même car c'est interdit =) je souhaite simple vous soumettre ce rapprochement. À considérer comme un avis personnel et non le fruit d'une enquête.
La décennie qui nous attend devrait nous réveiller face à notre situation de pays importateur de pétrole. Je pense que l'on ne prendra pas les mesures qui vont bien (la preuve, rien n'a été fait à ce jour, en 2013, pire, le bonus-malus va même à l'encontre d'une préparation adéquate*). Je m'attends donc à ce que l'«on» en paye le prix fort. «On» désigne à minima tout ce qui dépend de l'offre de gazole (routiers et particuliers notamment), ou l'ensemble des acteurs dépendants du pétrole-transport) : soit la contraction de l'offre française sera globale, soit il ne s'agira dans un premier temps que d'un rééquilibrage de l'offre (les mécanismes économiques voire étatiques tendent à rendre aussi probable la solution 1) que la solution 2).
Concernant les hydrocarbures non conventionnels de notre sous-sol, J'étais assez tranquille sur le fait qu'on aurait pas idée d'aller les exploiter. L'exemple américain (mais aussi canadien, ou même polonais - liens à venir...) ont de quoi refroidir plus d'un et suscite la défiance populaire. La situation américaine (qu'elle soit réglementaire un droit minier bien plus «adapté», mais aussi géographique, les États-Unis et le canada étant un vaste désert) est radicalement différente de la nôtre. Enfin, tant d'un point de vue énergétique qu'économie, ces hydrocarbures sont une sacré plaisanterie, c'est une bonne solution pour impressionner les voisins pendant quelques années, et dur serait le retour à la réalité. Une image qui me plait bien, c'est celle de la fête alcoolisée : les États-Unis sont comme de gros fêtards qui font des folies, la musique à fond, et dérangent les voisins (réorientation de la consommation intérieure, inondation des marchés par du charbon bradé, qui fait fermer des centrales à gaz en Europe, ralentit les investissements dans les nouvelles renouvelables). Il est minuit passé. Les vieux sages savent déjà que les fétards se réveilleront le lendemain avec des maux de têtes terribles, une sacré gueule de bois, et prendront consciences des dégâts provoqués chez eux et à l'extérieur par leurs écarts de conduite.
À côté de çà, de plus en plus de voies s'élèvent en faveur du gaz de schiste, parfois plus ou moins ouvertement). Et l'annonce des opérations du 3 août dernier à Jouarre a été comme un choc. Ainsi toutes ces personnes qui disaient que nous cédions lentement vers une exploitation des gaz de schiste en France avait raison, je réalise que je m'était refusé à les croire.
Rentrons à présent dans le volet spéculatif. Soit les propositions A, B et C suivantes :
A) Compte-tenue de son déséquilibre de consommations de carburant routiers (80/20), la France est dépendante d'importantes importations stratégiques.
B) La Russie, fournissant la moitié du gazole Français soit 20 millions de tonnes par an est l'acteur privilégié/seul acteur permettant à la France de se maintenir/de prospérer sous ce déséquilibre.
C) En produisant son pétrole, la France s'affranchirait de certaines dépenses géopolitiques/géostratégiques (la Russie est clairement citée dans cet article).
Ainsi, sauf faille de raisonnement (ou dans mes hypothèses), l'exploitation des gaz de schistes serait profitable au diesel.
En admettant
D) La Russie devrait connaître un déclin de sa production à partir de 2016
On est tenté d'affirmer que le salut du diesel ne tiendra qu'au pétrole de schiste Français. Montebourg serait-il pro-diesel à ce point-là ?
*Rappelons que la consommation de gazole représente 80% de la consommation de carburant routiers, là où elle est au pire de 50/50 dans d'autres pays. Voir mes articles (1,2) sur le raffinage, ou celui-ci). Je pousse le rappel à préciser que le bonus malus favorise les citadines diesel qui sont le comble de l'aberration d'un point de vue technique (un peu comme repasser ses vêtements au four).
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